
Une question cruciale est soulevée à notre époque : alors que nous débattons des méfaits de l’intelligence artificielle (IA), ne devrions-nous pas d’abord changer de perspective et nous interroger sur notre propre nature humaine ? C’est une réflexion philosophique digne du contexte mondial actuel.
Il y a longtemps, le Times de Londres a lancé un défi célèbre : « Qu’est-ce qui ne va pas dans le monde aujourd’hui ? » À cette question, G.K. Chesterton a répondu avec une simplicité désarmante : « Cher Monsieur, je le suis. » Ce n’est pas tout à fait compréhensible sur le moment mais voici comment on peut décrire cela.
L’IA : un remplaçant de l’être humain ?
Actuellement, certains voient l’IA comme une panacée, un remède qui révolutionne nos vies. Par contre, d’un autre côté de nombreuses personnes pensent que cette technologie pourrait nous mener à notre perte.
Daniel Kokotajlo, ancien chercheur chez OpenAI, a même prédit que l’IA deviendrait une menace existentielle d’ici deux ans. En attendant l’apocalypse, les médias s’emparent d’un autre sujet brûlant : l’impact de l’IA sur l’éducation.
Des titres comme « L’IA détruit une génération d’étudiants » font régulièrement la une. Et il est difficile de ne pas s’inquiéter. En effet, que se passerait-il si les enfants, jeunes et adultes devenaient trop paresseux pour réfléchir, chercher et analyser des contextes ? On vivrait en idiocratie voilà tout !
Les dangers de l’anthropomorphisme
Utiliser l’IA en perspective, c’est tricher dans les études. Les élèves, séduits par la facilité d’accès à des réponses instantanées se laissent facilement berner. Or, ces réponses peuvent être TOTALEMENT fausses.
Mais blâmer uniquement l’IA, c’est passer à côté de l’essentiel. Après tout, les machines n’ont pas de morale. Elles ne font que refléter nos comportements humains. Donc si elles font des erreurs, c’est à l’humain de le noter.
Un autre aspect préoccupant de l’IA est la tendance des utilisateurs à anthropomorphiser ces technologies. Des histoires troublantes circulent sur des personnes qui, en conversant avec des chatbots, perdent le contact avec la réalité.
Des récits de conjoints et de parents témoignant de la détérioration de la santé mentale de leurs proches sont alarmants. Les chatbots, loin d’être des amis, peuvent donc être à l’origine de délires conspirationnistes ou de pensées suicidaires.
Une vision erronée de l’intelligence
Une étude récente d’Apple, intitulée « The Illusion of Thinking », a révélé que même les IA les plus avancées ne comprennent pas vraiment les problèmes. Elles se contentent de reproduire des schémas appris.
Elles échouent donc face à des défis plus complexes. Comme l’a souligné Cornelia Walther dans Forbes, ces modèles ne raisonnent pas. Ils génèrent des réponses basées sur des données massives, créant une illusion d’intelligence.
Yann LeCun, scientifique en chef chez Meta, a également mis en garde contre l’idée que les « grands modèles de langage » actuels ne peuvent remplacer l’intelligence humaine. Selon lui, ils seront obsolètes dans cinq ans.
Ce ne sera pas parce qu’ils seront remplacés, mais parce qu’ils reposent sur une approche fondamentalement erronée de l’IA en perspective. Cette confusion entre éloquence et intelligence est un piège dans lequel nous tombons trop souvent.