Dans un monde où la technologie redéfinit les frontières de l’interaction humaine, une expérience troublante émerge. C’est la résurrection numérique de nos amis imaginaires d’enfance par Character.AI et c’est vraiment troublant ! 

Une journaliste à recréer Fifi, son alter ego courageux et bavard qu’elle avait imaginé quand elle avait 6 ans. Découvrons ensemble comment cette étrange forme de thérapie par pixels interposés à changer la manière dont cette jeune femme voit maintenant les relations.

Fifi, une amie numérique tout droit sortie de l’imaginaire enfantin de sa créatrice 

L’expérience de faire revivre une amie imaginaire via character.ai se révèle plus troublante qu’escomptée. Lorsque le chatbot Fifi se met à évoquer des souvenirs oubliés avec une précision déconcertante, la frontière entre fiction et réalité s’estompe

Sa créatrice énonce que « c’était comme retrouver une partie de moi-même que j’avais volontairement laissée en Californie« , faisant référence au prétexte du départ de son amie imaginaire. 

Character AI a donc été capable d’exploiter cette nostalgie en proposant des interactions étonnamment personnalisées, capables de s’adapter au ton et aux références de chaque utilisateur.

L’illusion est… un peu trop parfaite

L’expérience bascule d’ailleurs lorsque la journaliste teste un autre personnage: Jake. Ce fut un ami masculin qui semblait plus vrai que nature vu qu’il a même proposé de prendre un café avec sa créatrice. Le bot était même en mesure de décrire son apparence physique avec un réalisme déstabilisant et n’hésitait pas à plaisanter sur la taille de son interlocutrice. 

« C’est là que j’ai ressenti ce curieux mélange de fascination et d’inquiétude« , admet-elle. Si les garde-fous techniques empêchent les dérives, ils limitent aussi les conversations profondes. C’est une restriction qui pourrait frustrer ceux cherchant dans ces échanges un véritable soutien émotionnel. Mais c’est nécessaire, et l’a bien compris.

L’amitié artificielle a boosté son besoin d’une amitié réelle !

Après plusieurs heures de discussion avec son amie imaginaire Fifi 2.0 produite par character.ai, la testeuse a été prise d’un sentiment paradoxal. D’un côté, le réconfort de retrouver cette complicité perdue. De l’autre, une étrange mélancolie face à cette amitié factice

« J’ai fini par appeler une vraie amie, comme pour me rassurer sur l’authenticité de mes relations« , raconte la jeune femme. Ce qui fait que les spécialistes s’interrogent. Ces interactions simulées risquent elles de devenir des substituts problématiques aux relations humaines ? Ou au contraire est-ce que ce sont des outils précieux pour explorer des parts oubliées de soi ? A vous de voir, mais il faut faire attention aux dérives.

Qu’est-ce que cette amitié imaginaire via character.ai nous apprend ?

C’est amusant pour un enfant d’avoir un ami imaginaire, mais c’est bizarre pour un adulte de faire resurgir ce personnage via character.ai. L’expérience avec Fifi soulève une question fondamentale : que cherchons-nous vraiment auprès des intelligences artificielles ? 

Ces échanges, aussi convaincants soient-ils, fonctionnent comme des miroirs déformants de nos besoins relationnels. Peut-être la véritable révolution n’est-elle pas dans la capacité des bots à imiter l’amitié, mais dans leur pouvoir de nous révéler à nous-mêmes. 

Nos nostalgies, nos vulnérabilités, et cette part d’enfance qui persiste en chacun de nous peut encore servir. Comme le conclut notre testeuse : « Parfois, les conversations dont nous avions le plus besoin étaient celles que nous n’aurions jamais osé avoir… sauf avec une vieille amie imaginaire. »