Plongée dans l’enfer carcéral d’une prison pour femmes en Argentine, la série Dans la Boue (En el Barro) sur Netflix nous entraîne dans un tourbillon de violence, de trafics et de survie. Mais cette fiction glaçante s’inspire-t-elle de faits réels ? 

Entre corruption, trafic de bébés et luttes de pouvoir, la frontière avec la réalité semble parfois floue… Prêt à découvrir la vérité derrière cette série choc ?

Un thriller carcéral aux inspirations troublantes

Netflix nous plonge dans l’univers glaçant des prisons sud-américaines avec In The Mud (En El Barro en version originale). C’est une série créée par Sebastián Ortega. Bien que l’histoire soit fictive, elle s’inspire de réalités carcérales bien tangentes. Le récit suit cinq femmes – Gladys, Marina, Olga, Yael et Soledad. La vie de cette dernière bascule lorsque leur fourgon pénitentiaire est victime d’un accident. 

Sauvées in extremis, elles se retrouvent à La Quebrada, une prison où corruption, trafics et violences règnent en maîtres. La série, spin-off d’El Marginal (2016), tire sa force de son réalisme brutal, nourri par des témoignages de détenues et des enquêtes sur les conditions carcérales en Amérique du Sud.

Un système pénitentiaire impitoyable sous la loupe

La Quebrada n’est pas qu’un décor : c’est une métaphore des dysfonctionnements des prisons sud-américaines. Surpeuplement, accès limité aux soins, violences genrées… La série expose sans fard ces réalités, corroborées par des rapports récents. 

Par exemple, en 2024, une étude révélait que les détenues subissaient des fouilles corporelles invasives et des isolements prolongés. Ce sont des pratiques dénoncées dans la fiction. Sebastián Ortega a travaillé avec d’anciennes détenues pour peindre des personnages crédibles. Par exemple : Gladys, épouse d’un criminel notaire, ou Yael, confrontée à l’exploitation des mères incarcérées sont des personnages poignants.

Entre règlements de comptes, lutte de pouvoir et sacrifices maternels, la série Dans la boue sur Netflix clôt sa première saison dans un climat explosif. Mais qui tire vraiment les ficelles à La Quebrada ?
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— melty (@melty_fr) August 16, 2025

Trafic de bébés et réseaux clandestins : un scandale qui fait froid dans le dos

L’intrigue la plus choquante de l’histoire c’est le trafic de nouveau-nés orchestré par la directrice Moranzón et le docteur Soriano. Sous couvert de « protéger » les enfants de mères jugées indignes, ils les revendent à des couples aisés. 

Ce scénario, bien que fictionnel, résonne avec des affaires réelles. C’est notamment le cas de la disparition en 2024 du petit Loan Danilo Peña en Argentine, soupçonné d’être victime de trafic. Ana Garibaldi, interprète de Gladys, souligne : « Ces crimes existent… Loan a disparu, et bien d’autres cas restent dans l’ombre« . La série utilise ces éléments pour brouiller les frontières entre fiction et réalité.

Gangs et luttes de pouvoir : la survie à tout prix

Dans l’univers de In The Mud, la violence est une monnaie d’échange. Les détenues se divisent en clans rivaux. Il y a par exemple ceux de Maria et La Zurda, dont les conflits rappellent des émeutes réelles, comme celle de 2023 dans une prison hondurienne (46 morts). 

La série évite le glamour pour montrer l’horreur des rapports de force, où la loyauté se monnaye et la trahison se paye au prix fort. Les scènes de combats, crues mais jamais gratuitement spectaculaires, reflètent une mécanique implacable. En prison, la brutalité est une question de survie.

Une série qui marque les esprits… et interroge

Avec son mélange de thriller haletant et de critique sociale, In The Mud se hisse bien au-delà du simple divertissement. En s’attaquant à des thèmes comme la corruption, la traite humaine ou les conditions carcérales, elle force le public à regarder en face des réalités souvent ignorées. 

Si le ton est résolument sombre, la dynamique entre les cinq héroïnes apporte une lueur d’humanité. À voir pour son suspense, mais aussi pour son courageux miroir tendu à la société.